Les documents de l'administration, les statistiques, les photos des amateurs et les plans techniques d'aménagement urbain ne sont pas les seuls à nous offrir l'histoire de ce changement. Des artistes-peintres, des écrivains, des journalistes et des architectes ont rédigé leurs propres chroniques, qui sont, en règle générale, plus vivantes et plus attachantes que les données officielles.
Le débat souvent houleux qui a animé la vie publique dans l'entre-deux-guerres n'a pas évité les questions sur l'avenir de Bucarest. Qu'en serait-il, dans ce monde nouveau, de la vie paisible dans les vieux quartiers cachés à l'ombre des jardins? Qu'est-ce qu'il faudrait faire des «fosses» cernant la ville ou des banlieues sordides qui, disait l'architecte et essayiste G.M. Cantacuzino, «poussaient leur délabrement jusqu'au cœur de la ville»?